Un communiqué officiel d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) du 22 avril 2022 précise comment le gouvernement fédéral entend désormais exploiter l’immigration pour résorber le grave problème de manque de main d’œuvre qui partout au Canada freine les entreprises dans leur développement. Selon les propos du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, il s’agit en somme d’accélérer le traitement des demandes de résidence permanente ainsi que d’offrir des conditions spéciales pour permettre aux étudiants étrangers et aux visiteurs de travailler en toute légalité.

« Les invitations pour que des candidats présentent des demandes de résidence permanente débuteront au début de juillet », c’est l’une des informations importantes à noter. Cette fois-ci le ministre a indiqué qu’à la reprise au début du mois de juillet 2022, le délai moyen de six (6) mois pour le traitement des demandes sera bien respecté. C’est une norme qui n’a plus été respectée depuis deux ans environ en raison de la pandémie liée au coronavirus. Si l’accélération du traitement des demandes peut permettre la disponibilité d’une plus grande main d’œuvre, il faudra attendre encore quelques mois pour son arrivée. En attendant, IRCC a un moyen palliatif.

Il a en effet été annoncé que : « à compter de l’été 2022, les anciens étudiants étrangers au Canada qui ont un permis de travail post diplôme expirant entre janvier et le 31 décembre 2022, seront admissibles à un permis de travail ouvert ayant une durée maximale de 18 mois ». C’est ici une décision dont la mise en application rapide va permettre à tous ces travailleurs potentiels qui ont déjà intégré pendant les années d’études, les valeurs de la société canadienne de contribuer au développement de son économie. C’est aussi pour ces travailleurs une porte ouverte vers un processus de résidence permanente plus rapide.

Il n’y a toutefois pas que les deux mesures précédemment citées. IRCC a également prolongé une mesure préexistante concernant les visiteurs. Depuis août 2020, les visiteurs au Canada ont la possibilité de demander un permis de travail fermé, c’est-à-dire lié à un seul employeur. Cette mesure reste en vigueur jusqu’au 28 février 2023.

Le Québec s’y met aussi avec le recrutement de 3000 travailleurs étrangers

Ces différentes décisions du fédéral pourraient par ailleurs avoir un impact positif sur la disponibilité de la main-d’œuvre dans la province du Québec. Avec l’accélération dans le traitement et les dernières mesures liées aux programmes de mobilité internationale, il y a des raisons réelles d’espérer des changements positifs. Et pour exprimer tout son engagement aux côtés des entreprises québécoises, le gouvernement provincial a annoncé ce 25 avril qu’il va procéder au recrutement de 3000 travailleurs étrangers dans le cadre des Journées Québec 2022 – 2023.

Il est prévu 17 missions de recrutement depuis des pays comme la France, la Colombie, le Mexique, le Maroc pour satisfaire les besoins des employeurs dans les 17 régions du Québec. La restauration, l’hôtellerie, le secteur manufacturier, la santé, les services de garde éducatifs à l’enfance, les technologies de l’information et l’éducation sont quelques secteurs visés. Les journées qui vont probablement démarrer dans quelques semaines entrent dans la stratégie du gouvernement Legault de satisfaire environ 22 % des besoins de main d’œuvre avec les immigrants. Le ministre du travail Jean Boulet a confié lors d’une interview ce 26 avril 2022 que selon les données de Statistiques Canada, il existe au Québec environ 238 000 postes vacants. Pour plus d’efficacité dans la gestion de cette pénurie, le ministre Jean Boulet a réitéré l’engagement du gouvernement à obtenir une autonomie dans la gestion du Programme des travailleurs étrangers. En attendant, il a laissé entendre qu’il travaille à réduire les coûts et les délais.

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