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Programmes pilotes d’immigration permanente des travailleurs étrangers temporaires

Annoncés l’automne dernier par le gouvernement du Québec comme étant une des mesures pour pallier à la rareté de la main d’œuvre exacerbée par la pandémie, les programmes entreront en vigueur le 22 avril 2021.

Avec des quotas annuels de 550 dossiers par programme, les candidats pourront présenter une demande de sélection permanente jusqu’au 1er janvier 2026. Plus précisément, les programmes visent les professions suivantes :

  • Préposés aux bénéficiaires
  • Travailleurs de l’industrie agroalimentaire
  • Travailleurs des secteurs de l’intelligence artificielle, des technologies de l’information et des effets visuels

La suite du règlement est disponible ici.

À la lecture des conditions et des réactions que ces programmes ont suscitées, nous retenons les points suivants :

  • Les conditions d’accès à la sélection permanente peuvent s’avérer plus restrictives que celles du programme régulier de sélection via la plateforme ARRIMA ou le Programme de l’expérience québécoise. Nous visons par exemple, les exigences ciblant les diplômes du sous-volet Travailleurs des programmes en intelligence artificielle et technologies de l’information – nous demandons au moins un diplôme équivalent à un baccalauréat québécois – ou l’énumération des professions (avec les codes rattachés à la Classification Nationale des Professions afférents).
  • Les exigences en matière de connaissance du français peuvent s’avérer difficiles à atteindre dans certains cas. Nous pensons, par exemple, aux candidats au programme pilote pour les travailleurs de l’industrie agroalimentaire. On exige un niveau 7 (intermédiaire avancé) selon l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français, tandis que le programme équivalent géré par le gouvernement fédéral, prévoit un niveau 4 de connaissance d’une des langues officielles selon les Niveaux de compétence linguistique canadiens.
  • Le sous-volet Travailleurs exige une expérience de travail d’au moins 24 mois, ce qui peut rendre ce programme moins attirant compte tenu des délais totaux à partir de la demande de sélection permanente jusqu’à l’obtention de la résidence permanente.
  • Quoique l’intention du gouvernement provincial d’épauler les entreprises locales, le recrutement et la rétention de la main d’œuvre, incluant ici les travailleurs étrangers temporaires, soit louable, nous avons nos réserves quant à l’impact de ce programme sur le cheminement vers la résidence permanente de cette catégorie d’employés. Il faut avouer, encore, que celui-ci s’avère être un vrai parcours de combattant pour tous les travailleurs étrangers qui veulent s’établir au Québec de façon permanente.
  • Comme dans nos articles précédents, nous continuons à conseiller nos partenaires corporatifs d’encourager leurs employés détenant un permis de travail, de prioriser le dépôt d’une demande de sélection permanente via le programme régulier des travailleurs qualifiés dès qu’ils deviennent éligibles. N’oubliez pas que la rareté de la main d’œuvre et la pénurie des travailleurs qualifiés dans certains domaines, est une réalité quotidienne partout au Canada, et que les autres provinces et le gouvernement fédéral favorisent à leur tour l’établissement permanent de ces travailleurs. Espérer que les employés attendront 24 mois pour déposer leur demande de sélection permanente, via le PEQ ou un de ces programmes pilotes est, selon nous, irréaliste.

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