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Livre blanc du Conseil du patronat du Québec sur l’immigration : 18 propositions, un seul objectif

« Ce sont les employeurs et les candidats à l’immigration qui font les frais de ce système que l’on peut qualifier de lourd et inefficace, tant pour l’immigration temporaire que permanente », c’est là une séquence du diagnostic posé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ) dans son nouveau livre blanc sur l’immigration publié le lundi 16 mai 2022.

 

Il met ainsi en relief les difficultés qu’engendrent le partage de compétences entre le Québec et Ottawa pour la gestion de l’immigration dans la province. Mais le problème du CPQ n’est pas de trouver les responsables d’un mal dont les répercussions aujourd’hui et demain limitent les employeurs dans leur élan de grandir et de participer à l’essor économique de la province.

 

Pour aller de l’avant et permettre au Québec d’accueillir plus d’immigrants mieux intégrés plus rapidement, le conseil propose 18 solutions suivant quatre aspects à savoir : l’exigence du français, les étudiants internationaux, les travailleurs temporaires, l’immigration permanente.

 

Le CPQ propose de baisser les niveaux d’exigence pour la maitrise du français, d’améliorer le mécanisme de reconnaissance des acquis et des compétences des travailleurs étrangers, d’augmenter le nombre d’étudiants internationaux et du seuil pour l’immigration permanente afin d’atteindre les 80 000, idéalement 100 000 nouveaux immigrants permanents chaque année.

 

« Il nous apparaît évident qu’il faut augmenter les seuils d’immigration pour garantir le futur du Québec parce que nos besoins en éducation, en santé et dans tout autre domaine n’iront qu’en grandissant », a déclaré Karl Blackburn, président du CPQ.

 

Le Conseil du patronat du Québec estime en effet que d’ici 2026 le marché du travail québécois va présenter 1,4 million d’emplois que ne pourront pas combler les jeunes et les personnes sans emplois qui sont déjà sur le sol québécois.

 

Outre les besoins du marché du travail en progression constante, le conseil veut surtout que la province francophone maintienne son poids démographique par rapport à l’ensemble de la population canadienne.

 

La proposition du CPQ d’augmenter à 100 000 l’effectif des nouveaux arrivants fait pratiquement le double du seuil de 50 000 que pratique actuellement le gouvernement Legault. Et, c’est déjà là un problème à résoudre selon la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

 

La fédération demande à ce que le gouvernement définisse clairement la capacité d’accueil qui permet de déterminer les seuils applicables de même que les critères qui y sont associés. C’est un préalable qui pourra permettre de dépolitiser le débat autour d’une question importante pour la survie des entreprises et le développement de l’économie québécoise.

 

Mais l’augmentation des seuils risque de prendre du temps. Selon un article paru au journal de Québec le 19 mai, la majorité des québécois est réfractaire à une hausse des seuils de nouveaux arrivants au-delà des 50 000 actuellement en vigueur. Les responsables d’entreprises qui visiblement ne sont pas de cet avis déplorent également la suspension du programme des investisseurs dans la province.

 

Selon eux, c’est un mauvais signal qui est envoyé au monde des investisseurs dont a besoin l’économie provinciale pour se développer davantage.

 

Liste des 18 propositions contenues dans le livre blanc du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

 

Immigration permanente

 

  1. Lors de la prochaine Planification pluriannuelle de l’immigration (2023-2025), augmenter le nombre de personnes immigrantes admises annuellement au cours de la période, pour atteindre au moins 80 000 personnes, et idéalement tendre vers 100 000 personnes.
  2. Identifier des passerelles pour faciliter le passage des travailleurs étrangers temporaires de niveaux de compétences C et D vers la résidence permanente par le biais du Programme de l’expérience québécoise.
  3. Revoir en profondeur le Programme régulier des travailleurs qualifiés afin de le rendre plus flexible pour les employeurs et les candidats.
  4. Améliorer le mécanisme de reconnaissance des acquis et des compétences des travailleurs étrangers, notamment en tenant compte des formations non diplômantes acquises par ces derniers en entreprise.
  5. Remettre en place les programmes destinés aux investisseurs (programme des immigrants investisseurs et volet 2 du Programme des entrepreneurs).

 

Exigence du Français  

 

  1. Réexaminer l’exigence du français de niveau pour l’obtention du Certificat de sélection du Québec.
  2. Mieux adapter les cours de francisation à la réalité du terrain.
  3. Accorder une priorité aux personnes immigrantes adultes connaissant déjà le français.
  4. Développer un test de français adapté à la réalité québécoise.

 

Étudiants internationaux

 

  1. Augmenter le nombre et faciliter la venue d’étudiants internationaux pour des études et stages dans nos institutions d’enseignement de niveaux collégial et universitaire.
  2. Harmoniser les exigences fédérales et provinciales en matière de sélection et d’acceptation des étudiants internationaux.
  3. Favoriser les échanges interuniversitaires d’étudiants et de stagiaires des pays membres de la Francophonie internationale afin de faciliter la venue de travailleurs en provenance de ces pays et de permettre aux étudiants québécois d’acquérir une expérience internationale.

 

Travailleurs temporaires

 

  1. Rendre permanente la mesure qui hausse à 30 % la limite d’embauche pour des travailleurs à bas salaires pour les secteurs économiques identifiés comme prioritaires.
  2. Évaluer la possibilité pour les travailleurs étrangers temporaires de détenir un permis de travail « multiemployeur » afin de partager les coûts de recrutement entre plusieurs employeurs.
  3. Développer rapidement le programme « employeurs de confiance » afin d’alléger le fardeau administratif des employeurs qui ont fréquemment recours au Programme des travailleurs étrangers temporaires.
  4. Éliminer l’obligation d’inscrire les noms sur les études d’impact sur le marché du travail (EIMT) afin de donner plus de flexibilité aux employeurs dans leur recrutement international.
  5. Ajouter des professions de niveaux C et D au traitement simplifié.
  6. Développer une meilleure synergie entre les centres de traitement des EIMT d’Emploi et Développement social Canada et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration afin de faciliter le traitement des dossiers, de réduire la paperasse et d’obtenir un engagement sur les délais de traitement.

 

https://www.cpq.qc.ca/workspace/uploads/files/livre_blanc_immigration_cpq_2022.pdf

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